Medjahed boussehaba

DÉTERMINISME : êtes-vous VRAIMENT CONDAMNÉ ?

Sommes-nous réellement en proie au déterminisme ? 

Est-ce que les facteurs environnementaux, situationnels, conditionnent réellement notre histoire ? 

Avez-nous la possibilité de nous en extraire ? 

Dans cette vidéo, nous allons explorer le concept de déterminisme et répondre à la question : êtes-vous vraiment condamné ? 

Nous allons plonger dans la psychologie de ce concept et analyser les différentes perspectives.

Article en dessous de la vidéo !

Déterminisme : êtes-vous vraiment condamné ?


Le concept que l’on s’apprête à aborder est passionnant et est un sujet de discorde parmi la communauté scientifique. Il permet d’augmenter votre pouvoir au prix de votre vulnérabilité. C’est accepter la chute comme seul moyen de voler.

Avant de commencer, je voudrais faire une précision sur ce que le déterminisme et ce qu’il implique.

Entrée en matière

Le déterminisme peut être défini comme le fait d’être spectateur de ses décisions et actions. Il serait le résultat d’un environnement, d’une éducation, de l’impact d’éléments externes qui emprisonne l’individu dans une destinée inconnue.

Ce concept fait débat à une ère ou la figure de l’entrepreneur succesfull prend place et devient le statut désiré. L’homme serait en réalité capable de s’extraire de ce déterminisme à la force de ses bras. L’autorité de cette stature fait débat et déclenche la controverse.

Sommes-nous réellement en proie au déterminisme ? Est-ce que les facteurs environnementaux, situationnels, conditionnent réellement notre histoire ? Avez-nous la possibilité de nous en extraire ? Et quand bien même, cela est-il possible, ce comportement de rébellion n’est-il pas lui aussi symptomatique d’un déterminisme sous-jacent ?

J’ai réussi à être le numéro 1 mondial, en m’entraînant durement, en me bougeant tous les matins, en étant discipliné. JE suis le fruit de MON travail !

Cela vous dit quelque chose ? C’est à la fois vrai et faux. Se dire cela, c’est omettre qu’une partie de cette finalité soit sujette à la chance, à des éléments incontrôlables. Les chercheurs ayant investi le champ de la mobilité sociale (milieu ouvrier vers un milieu aisé) ont identifié dans le discours des « gagnants » une thématique d’argument centré autour du travail seul. Les personnes ayant réussi expliquent leur réussite par leur travail.

Nous sommes biaisés


Tentative d’augmenter l’estime de soi ? Protection contre l’idée d’un monde chaotique où l’ascension sociale dépend d’autres facteurs ? Quoi qu’il en soit, la vérité se trouve toujours dans le gris. Si nous prenons 100 individus et leur demandons d’agir de la même manière, tous ne réussiront pas. Le fait d’obtenir le témoignage du gagnant EST le biais du survivant.

Le biais survivant est une forme de biais cognitif consistant à surévaluer les chances de succès d’une initiative en concentrant l’attention sur les sujets ayant réussi, mais qui sont des exceptions statistiques (des « survivants ») plutôt que des cas représentatifs.

A cela s’ajoute le biais d’auto-complaisance. Il s’agit d’un biais cognitif qui nous amène à penser que les réussites tiennent de cause interne et que les échecs viennent de causes externes. Les décisions ou actions d’un individu sont la cause de sa réussite (chacun apportera sa définition de la réussite).

Ce biais nous rend excellents pour expliquer les phénomènes, mais absolument pas pour les prédire. Nous sommes en mesure d’expliquer pourquoi cet individu a réussi, mais nous occultons les autres qui ont échoué en appliquant les mêmes stratégies. Vous retrouverez ce biais dans la plupart des discours des individus ayant réussi dans leurs domaines notamment, financier, sportif, professionnel.

D’ailleurs c’est intéressant de voir que la culture à un effet, c’est notamment le cas de la culture japonaise, chez qui on observait un biais inverse. Cela a été mis en avant dans les années 80. On peut facilement retrouver cela dans les pensées et agissements des personnages de manga. Compte tenu du fait que la France est un grand consommateur de manga, je me demande si on peut retrouver une influence dans les locus des jeunes générations. Bref.

Lorsque vous ne comprenez pas la cause des comportements des individus, observer les conséquences. Cela vous éclairera bien des fois. Quelle est la cause de ses comportements ambiants ? Qu’est ce que cela ne nous apporte que de considérer ou d’établir notre réussite sur nos actions uniquement ?


Le déterminisme, une protection à l’estime de soi


Nous avons un désir profond de préserver l’estime que nous avons de nous-mêmes et avons une tendance à attribuer nos succès aux facteurs internes et à attribuer nos échecs aux facteurs externes. On parle alors des attributions causales. Un facteur interne pourrait être le travail, ma discipline, mon courage. Il s’agit d’éléments inhérents à ma personne. Un facteur externe pourrait être la météo, la chance, notre réseau.

Il s’agit d’élément en dehors de mon contrôle. Quel trésor pour notre estime de soi ! Cela permet aussi de maintenir de la cohérence dans nos vies. Cela nous conforte dans le fait que les choses arrivent pour une raison plutôt que pas. Le chaos est effrayant, nous cherchons de l’ordre dans tout.

Ordre et chaos

S’il y a bien une chose que l’humaine ne supporte pas, c’est l’incohérence. Nous sommes habités par un profond besoin de maintenir de la cohérence quant à nos comportements et ceux d’autrui en lien avec la croyance que nous avons en ce monde.

Plusieurs études ont mis en avant que lorsqu’une personne est victime d’un accident de voiture, la plupart des participants chercheront à justifier cet accident par la faute de la victime. On retrouve ce même phénomène, plus actuelle, avec la thématique des agressions sexuelles. Une femme est victime d’une agression sexuelle, PARCE QU’ELLE avait mis une jupe trop courte.

D’autres études ont également mis en évidence que lorsque l’on demande à un groupe de participant de justifier le bombardement de civil dans un contexte de guerre (cela inclut, femmes, enfants, personnes en situation de handicap), nous devenons très bons pour trouver des défauts aux victimes. Comme si, tout était fait pour légitimer notre position de bourreau. Nous ne supportons pas le chaos et faisons tout pour maintenir de l’ordre.

Ainsi, le mythe de l’entrepreneur à succès élevé par le fruit de son travail apparaît. Il devient l’incarnation d’un espoir. Celui d’être issu des classes les plus défavorisées pour atteindre le sommet de l’échelle sociale (alimentaire). Il passe de l’état de proie à celui de prédateur. Mais également celui de pouvoir s’extirper du déterminisme à la force de son « mindset ».


Peut-on s’en extraire ?

« L’idée de l’existence d’un libre arbitre est une prophétie autovalidée : ceux qui croient en cette idée sont libérés du déterminisme absolu des forces extérieures ».

À toute époque de l’histoire, plusieurs auteurs se sont attelés à cette question. Il semblerait qu’une partie de la réponse se trouve dans notre attitude, dans nos croyances. Notre croyance est l’interprétation que nous faisons du monde et de son fonctionnement. Nos croyances influencent nos émotions, nos pensées, nos attitudes et comportements.

Le besoin de cohérence décrit plus haut convoque en nous le besoin que les pensées et les comportements déployés confirment notre croyance. Si les actions amènent un changement, la réponse pour s’extraire du déterminisme serait de changer la croyance, ce qui amènerait des actions différentes.

Cela rejoint la définition de Csikszentmihalyi dans son livre « The evolving self » : « L’idée de l’existence d’un libre arbitre est une prophétie autovalidée : ceux qui croient en cette idée sont libérés du déterminisme absolu des forces extérieures ».

Un nouveau biais entre en scène, le biais de confirmation ; c’est la tendance à sélectionner et accorder plus d’importance aux faits qui confirme nos hypothèses. « Le cerveau est assez faignant », me répétaient mes professeurs. Il aime que les choses soient claires, et catégorisées. Aussi, mes expériences négatives et positives vont consolider mes croyances et donc les comportements à mettre en œuvre qui eux aussi auront une tendance à mettre en place des actions qui confirme mes croyances.

Nos croyances


Nos croyances déterminent notre réalité : « Ce qui tu vises détermine ce que tu vois » – Thomas S. Kuhn. Cela postule que croire ou non peut apporter des résultats différents. Cela implique que la croyance pourrait, dans une certaine mesure, être plus importante que les faits. Les faits pourraient être désignés comme notre environnement, notre culture, notre intelligence, le statut socio-économique de notre famille, notre pays de naissance, en somme, tous les facteurs hérédités sur lesquelles nous n’avons que peu de contrôle.

La clef se trouverait dans le fait de déplacer notre attention des facteurs externes pour nous concentrer sur nos facteurs internes. Ce faisant, nous prenons le risque de mettre en péril notre estime si nous évaluons notre valeur à notre condition actuelle. Ignorer les éléments sur lesquelles nous avons peu de contrôle et placer notre attention sur les éléments sur lesquelles nous avons du contrôle serait la clef.

C’est aussi accepté de se considérer comme responsable dans une situation ou vous n’êtes pas fautif. Il convient d’éclairer le lecteur sur ce point. Compte tenu de cela, nous considérons tout de même que les conséquences seront positives de part le changement individuel apporté, doublé du résultat atteint.

Nos croyances : le mindset


Le mindset ou état d’esprit, a été un champ de recherche particulièrement investigué parce qu’il constitue une porte d’entrée pour gérer les conséquences des causes hors de notre contrôle. Plusieurs études ont été réalisées en ce qui concerne le stress, la maladie, l’intelligence, etc. Carole Dweck, psychologue à notamment mis en lumière deux types de mindset.

Le mindset fixe et le mindset de développement. La première approche, appelée « mentalité fixe », correspond à croire que l’on possède une quantité définie d’intelligence, créativité, capacité physique. L’autre, appelée « mentalité de développement », porte à penser que l’on peut avoir dans le temps une évolution même significative de ses talents.

Selon que l’on possède une mentalité fixe ou de développement, notre rapport à l’échec change considérablement. Si on est partisan d’une mentalité fixechaque examen, test ou difficulté mesure et met à l’épreuve nos capacités. Dans cet état d’esprit, nous concentrons notre énergie à prouver que nous sommes à la hauteur. Si par contre on possède une mentalité de développement, le challenge est plutôt vécu comme une occasion pour grandir, s’améliorer. Les difficultés accueillies puisqu’elles permettent de se développer. L’échec représente plutôt un moyen de mesurer ses progrès.

Quand quelqu’un a une mentalité fixe, son énergie mentale est plus naturellement orientée à prouver ses capacités, plutôt qu’à les développer. Selon la mentalité fixe, l’effort est la preuve que l’on n’a pas suffisamment de talent : s’il faut beaucoup travailler, étudier, s’entraîner pour atteindre nos objectifs, cela signifie que nous ne sommes pas doués pour cela.

Quel rapport ?


Le lien entre le déterminisme et le mindset de Carole Dweck réside dans le fait que si nous croyons que notre destin est préétabli et que nous n’avons pas de contrôle sur notre vie, nous avons tendance à adopter un mindset fixe. En revanche, si nous croyons que nous pouvons influencer notre destinée et améliorer nos compétences, nous sommes plus susceptibles d’adopter un mindset de croissance.

Adopter un mindset de croissance peut nous aider à surmonter les obstacles et à atteindre nos objectifs, car nous sommes convaincus que nous avons le pouvoir de changer les choses. Cela nous encourage à travailler dur, à apprendre de nos erreurs et à persévérer malgré les difficultés.


Comment s’en extraire ?


Premièrement, il n’est pas obligatoire de changer. Vous pouvez croire que les choses sont figées et que votre situation actuelle et le malheur ressenti ne bougeront jamais.

Mais avant cela, je vous propose tout d’abord de balayer tout d’idée d’objectifs à atteindre, ou vos émotions ressenties dépendraient de l’atteinte ou non de l’objectif et/ou la motivation serait orientée vers la récompense. Je vous propose de vous centré sur vos valeurs, sur ce que ça représente de tenter quelque chose face à ce courant, ce déterminisme, ce statu quo contre lequel vous allez.

Voyez le chemin comme la récompense même. Voyez l’intention de changer comme déjà une satisfaction en soi. Vous allez entamer un chemin vers ce qui semble être un espoir d’un monde meilleur. Peut être même vous diriger vers ce qui est un monde meilleur. Un monde dans lequel vous avez du pouvoir peut être actuellement en petite quantité, mais tout de même.

Ne soyons pas naïfs, nous savons pertinemment que parfois l’action initiée n’aura que peu d’effet sur la situation, mais peu importe car nous agirons dans le sens de nos valeurs. Et puis, ce qui définit le miracle est bien l’action désespérée désespérée. Alors agissez, vivez en lien avec vos valeurs et peut-être serez vous témoin de ce que vous n’imaginez pas possible.

Medjahed

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